Spectacle Moi, Kadhafi à Ajaccio le 2 février 2024
Plus d'infos sur le spectacle Moi, Kadhafi à Ajaccio
Paul, Antillais, a accepté d'incarner Kadhafi au théâtre. Le rôle lui a été proposé à cause de sa ressemblance physique avec le leader antiimpérialiste. Comédien sans grands succès, homme bridé mais révolté sur une terre qui, malgré son rattachement au grand ensemble français, présente encore toutes les caractéristiques d'une colonie, Paul voit dans ce rôle la possibilité de prendre une revanche sur son destin. Dans son vide intérieur tapissé d'images de Kadhafi-le-sauveur, résonnent des colères ancestrales. Mais, au fil des répétitions, Paul finit par s'identifier à son personnage jusqu'à se perdre lui-même. MOI, KADHAFI Jouer ça? L'histoire d'un jeune shooté, shooté à Nasser, qui fait l'école militaire, recrute en douce des révolutionnaires et prend le pouvoir, à 27 ans, jouer cet homme-là qui devient le chef d'état que les Occidentaux regardent avec amusement, au début en tous cas : il fait pousser des prairies dans le désert, met son peuple à l'aise, bons salaires, éducation pour tous, santé gratuite? Bref, il redistribue le pétrole et puis : vlap, il dérape ! Et le monde tremble. Faudra pas trop insister sur le pourquoi il dérape. L'Occident n'aime pas qu'on lui dise de quoi il est comptable. En suivant la transformation progressive de Paul en Kadhafi, la pièce explore ce rapport trouble des sociétés post-coloniales et dominées, aux grands leaders charismatiques. Moi, Kadhafi explore les liens intimes, voire incestueux, entre ex-colonisés et anciennes tutelles coloniales, entre Tiers-monde et impérialisme, la pièce interroge : face au sentiment de frustration, pourquoi la figure d'un Kadhafi apparaît-elle comme un fantasme de reconquête de soi et de son pays à Quelles impuissances des peuples dominés, paradoxalement, la puissance de Kadhafi met-elle en lumière à Comment comprendre qu'il soit un tyran assoiffé de sang aux yeux de l'Occident, mais un libérateur visionnaire pour les peuples du Sud à En liant le destin du comédien au personnage, la pièce déploie le thème de la dévoration. Dis-moi qui tu manges, je te dirai qui tu es. Dans un double mouvement, sont questionnés l'acte d'incarner à de mettre en son propre corps à un personnage et le fait d'être mangé, d'être zombifié, par ce personnage. À partir de quel point dévorer l'autre revient-il à se bouffer soi-même à Considérant la situation collective, la pièce questionne alors les mécanismes de l'assimilation d'un peuple.
Tous les artistes de Moi, Kadhafi
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- Véronique Kanor •
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